Les clichés sur les femmes rondes au cinéma sont malheureusement nombreux et persistent depuis de nombreuses années. Avez-vous déjà vu un personnage féminin avec des rondeurs qui ne soit pas un véritable cliché ? Qui tienne le haut de l’affiche sans que son poids ne soit au centre de l’intrigue, d’une façon ou d’une autre ? Grossophobie, stéréotypes de genre et clichés sexistes sont le trio maléfique cimentant le mal qui ronge l’industrie cinématographique.
Les femmes rondes stéréotypées dans l’univers du cinéma
Dans la plupart des films ou des séries populaires, les personnages féminins curvy ne sont que trop rarement des personnages à part entière. Sous couvert d’inclusivité, les femmes rondes sont au casting, mais incarnent des rôles où leur surpoids est toujours une caractéristique en soi.
Il y a le personnage féminin de la copine grosse qui sert de confidente et de faire-valoir à ses amies (qu’elle admire puisqu’elles sont minces, elles), celle qui devient mince (donc jolie) pour plaire à un mec, ou encore la grosse méchante, aigrie, antipathique et frustrée, qui ne peut pas s’aimer et donc ne peut pas aimer les autres. Les clichés sexistes du cinéma sont directement liés au stéréotypes de genre : l’homme peut être gros sans voir sa valeur diminuer pour autant. La femme, elle, doit se respecter, prendre soin de son corps pour le garder irréprochable.
Ces représentations limitées et limitantes tendent à véhiculer l’idée que les femmes rondes ne peuvent pas être séduisantes, avoir une vie amoureuse épanouie ou même simplement être des personnes à part entière. Cantonner ainsi les personnages féminins en surpoids accentue leur invisibilité et leur marginalisation.
Pourquoi c’est un problème ? Parce que le manque de diversité dans les représentations des femmes rondes au cinéma limite les opportunités d’identification pour les spectatrices concernées, et contribue à maintenir des normes de beauté et des standards de corps complètement irréalistes. Issus de clichés sexistes, évidemment. Les remarques oppressantes, les moqueries et les humiliations font partie intégrante des rôles attribués aux femmes rondes dans de nombreuses productions cinématographiques. Les violences sexistes et les discriminations à l’encontre des femmes rondes dans les fictions sont également représentées de manière déplorable et renforcent ainsi les stéréotypes sur leur poids.
Bodypositive, une révolution de taille
Cependant, il est important de souligner qu’il est possible de déconstruire ces clichés. Notamment grâce au bodypositive. Vu à tort par ses détracteurs comme la promotion de l’obésité, ce mouvement a pour objectif la déstigmatisation des corps gros. En favorisant la mise en lumière de la diversité corporelle telle qu’elle existe réellement et en mettant fin aux clichés sexistes. Ses armes : aider chaque personne à aimer son corps tel qu’il est pour espérer mettre un terme à la grossophobie. Ce qui n’est pas une mince affaire quand on est exposée en permanence à des clichés sexistes qui définissent ce que doit être le corps des femmes.
Ainsi, en rendant à tous les corps le droit d’exister, en banalisant la diversité corporelle, le bodypositive participe à une représentation plus réaliste et respectueuse des femmes rondes dans l’industrie du cinéma.
Grossophobie et sexisme ordinaire
La grossophobie stigmatise les corps pulpeux, mais elle s’inscrit en fait dans un phénoménal sociétal bien plus grand : les stéréotypes de genre. Et l’industrie du cinéma n’est pas épargnée par les inégalités de genre. Les femmes sont souvent reléguées à des rôles secondaires, stéréotypés et aux dimensions limitées. Même lorsqu’elles tiennent le rôle principal, leur histoire est liée à celle d’un homme, qu’elle veulent séduire ou oublier. Elles sont minces, ont une coiffure irréprochable, et sont soit douces et aimantes, soit cruelles et avides de pouvoir.
Les femmes rondes subissent ainsi une double discrimination, à la fois en tant que femmes mais aussi en raison de leur apparence physique. Les trop nombreux clichés sexistes sur les femmes rondes au cinéma renforcent les stéréotypes de genre préexistants et contribuent à renvoyer une image dégradante et peu réaliste des femmes.
Le test de Bechdel, créé par Alison Bechdel, est un test très simple permettant d’évaluer le niveau de sexisme d’un film ou d’une série. Bien sûr, ce n’est pas une méthode imparable (en existe-t-il ?), mais elle a le mérite d’avoir un regard différent sur la place du personnage féminin. Il suffit de répondre à quelques questions :
- Y a-t-il plus d’un personnage féminin dans cette œuvre ?
- Dans l’affirmative, les deux personnages parlent-ils entre eux ?
- Parlent-elles d’autre chose que d’un homme ?
Les stéréotypes de genre dans le cinéma en bref
La discrimination des femmes rondes dans le monde du cinéma est un fait avéré. Cantonnées à des rôles ou leur poids et leur silhouette est le seul axe d’attention du personnage féminin, elle sont victimes des stéréotypes de genre. Mais grâce au bodypositive, qui œuvre ardemment dans sa lutte contre la grossophobie, les choses sont amenées à changer. Et ça, on aime !
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