Bodyshaming, le poids de la honte

Bodyshaming, le poids de la honte

À l’heure où les réseaux sociaux font partie intégrante de notre quotidien, le cyberharcèlement en serait presque banalisé. Parmi ses multiples facettes, le bodyshaming, littéralement la honte du corps, qui n’a bien sûr pas attendu l’ère du numérique pour envahir notre espace. En quoi consiste ce fléau qui pourrit la vie de toutes les personnes ne collant pas aux normes de beauté bien lisses ? Et surtout, comment lutter contre ? 

Le bodyshaming, c’est quoi ?

bodyshaming

Forme sournoise de cyberharcèlement, ou de harcèlement tout court quand il n’a pas lieu par écran interposé, le bodyshaming est tout simplement une stigmatisation liée à l’apparence physique

De plus en plus répandue dans notre société, cette pratique fait feu de tout bois et vit son heure de gloire via les réseaux sociaux. Elle touche aussi bien les adultes que les enfants ou les ados, les hommes que les femmes (même si ces dernières en sont davantage victimes), et ce sans distinction d’âge ou de statut social. Tout le monde y passe ! 

Le bodyshamer a de (trop) nombreuses cordes à son arc : insultes sur le poids ou la silhouette, la couleur de cheveux, les particularités physiques, etc. 

Ce qui rend cette pratique d’autant plus sournoise, c’est qu’elles peuvent être cachées derrière une prétendue bienveillance. Et personne n’y échappe ! N’importe qui peut être un bodyshamer, même sans en avoir conscience. Proches, amis, professionnels de santé ou inconnus : de trop nombreuses personnes pensent avoir le droit d’émettre un jugement sur le physique des autres. 

Bodyshamer, un harceleur sournois

bodyshaming c'est quoi

Si le bodyshamer se cache souvent derrière sa liberté d’expression ou ses propres convictions, estimant ainsi « donner son avis » (que personne n’a sollicité soit dit en passant), ses mots peuvent créer de sacrés dégâts. Perte de confiance en soi, troubles du comportement alimentaire, voire dépression : voilà ce que cause le bodyshaming !

Quand une personne marche dans la rue et s’entend traiter de « boudin », de « grosse vache » ou de « sac d’os », c’est du bodyshaming. S’il vous est arrivé de commenter un post Instagram en critiquant son physique d’une façon ou d’une autre, c’est du bodyshaming. Vous voulez un exemple ? Rappelez-vous lorsque ce chroniqueur télé s’est permis de juger l’apparence de la talentueuse Hoshi, jugeant que si elle chantait bien, ce serait quand même mieux si elle était agréable à regarder ! 

Le patriarcat, terreau du bodyshaming ? 

N’en déplaise à tous les hommes qui ne se sentent pas concernés (à tort ou à raison, d’ailleurs), notre société patriarcale est grandement responsable de l’effet bodyshaming. Les médias véhiculent des valeurs centrées sur la minceur et conditionnent les normes de beauté à des critères peu réalistes. Nous y sommes tous exposés dès le plus jeune âge : rien que dans les dessins animés qui ont bercé notre enfance, les princesses sont belles, ont des yeux de biche et une taille de guêpe, tandis que les méchant.e.s sont en surpoids et affublés des verrues ou de traits peu engageants. Si la diversité corporelle commence à se faire une place grâce au mouvement bodypositive, il y a encore du chemin à faire.  

Si les hommes peuvent aussi être la cible de bodyshamers, ce sont surtout les femmes qui sont exposées à la vindicte populaire. Entre les normes de beauté sexistes, les offres de régime pour avoir le bikini body avant l’été, ou encore l’élection Miss France, la femme est sexualisée et réduite à son physique. Rien d’étonnant donc à ce que tout un chacun se sente autorisé à juger l’apparence et à se lancer dans des campagnes de cyberharcèlement à la première exposition ne répondant pas aux normes de beauté en vogue. 

Avec l’avènement des réseaux sociaux, chacun.e peut y aller de son petit commentaire aigri ou méchant, parfois sous couvert de « je ne veux pas critiquer, mais… », bien à l’abri derrière l’écran de son PC ou de son smartphone. Pliant sous le poids de la pression sociale qui nous enjoint sans cesse de répondre aux normes de beauté imposées par la société, de trop nombreuses personnes, les fameux bodyshamers, déversent leur fiel à tout bout de champ, jusqu’au cyberharcèlement

Le bodypositive, ou comment lutter 

bodypositive

Heureusement, un nouveau courant a émergé ces dernières années, j’ai nommé le bodypositive ! Initié sous forme de hashtag #bodypositive, ce mouvement encourage l’amour de son propre corps, dans sa parfaite imperfection. En normalisant la diversité des silhouettes, il redonne confiance au plus grand nombre, et attaque le bodyshaming dans ses fondations. Un corps est un corps, qu’il ait des cicatrices, des vergetures, qu’il porte du 36 ou du 44 qu’il soit grand, petit, etc. Chacun.a a le droit de vivre en paix avec son corps, et cela passe par une déstigmatisation en force. Loin de promouvoir l’obésité, comme les bodyshamers le prétendent, le bodypositive bouscule les codes des normes de beauté en vigueur depuis trop longtemps. 

Exposer les corps dans toute leur diversité permet de sensibiliser la société aux conséquences néfastes du bodyshaming. Ce type de comportements et le cyberharcèlement qui peut en découler ont des répercussions importantes sur la santé mentale et physique des victimes. 

En banalisant la diversité, on apprend aux plus jeunes à respecter les différences physiques et le corps des autres, et ainsi empêcher la stigmatisation des personnes qui ne répondent pas aux normes de beauté imposées par la société. 

Cyberharcèlement et sanctions 

Lorsqu’il aboutit à du cyberharcèlement, via des injures ou des menaces sur les réseaux sociaux, le bodyshaming est considéré comme un délit. Passible de peines d’emprisonnement et d’amendes, il n’est pas à prendre à la légère ! 

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